Ton nez sur ma nuque en rigoles
Inspire les embruns d’une peau après les grandes marées
L’index pilote le sillon houleux de ma cheville au thorax
Ouvre large les battants de côtes flottantes
Pour abaisser le bouillon de sang pilonnant mes tempes
D’un baiser d’anguille tu lèves les vannes
Relâches l’alcool de mon cœur ivre
Organe liquide
Soumis aux attractions combinées de ma terre et de ton ciel
Noyé dans les courants contraires sous nos chairs atlantiques
Ton bras tatoué de capitaine de pavillon
Soulève sans effort les obstacles amoureux
Nos débordements affluent en torrents de promesses
Valsent entre les roches moussues
Où s’agitent les fourmis
Vertueuses gardiennes de la patience
Je suis cette eau qui s’échappe du lever d’écluse
Insoumise
Pour mieux m’étendre
Occuper l’espace infini de ton front à ta bouche
Loger ma langue entre chaque interstice de tes dents
Comme des vagues qui se brisent sous un ciel mauve
Nos corps roulent vers un rivage de falaises bossues
Tes mains quittent ma taille
Attrapent l’horizon de verre fragile
Et pareil à la mouche attirée par le miel
Je ne vois plus que ton dos éloigné
Ton échine de lichen
Dans un grincement de bois de chêne
Tu fermes le portereau sur les écoulements encore chauds
La rivière d’affection dévie hors de son lit
Les parois de nos murs mitoyens s’assèchent en silence
Jusqu’à craquer comme cuir vieilli
Au large j’aperçois ton verrou pirouetter d’un double-tour
La sécheresse enfoncée dans ma gorge
Maître éclusier de nos états fluides
Tu décharges ou endigues
Donnes et reprends
Habile opérateur de barrages organiques
Tu excites nos sens en déchaînements d’écumes
Pour mieux les tarir après la soif
Je serai toujours cette eau rebelle
Salée comme algue fraîche
Indisciplinée
Coulant d’instinct
Entre les fissures de ton cœur navigateur
Chère insomniaque,
Que ce bel amant maître éclusier guide les méandres de vos désirs
Et qu’après l’écluse saute à vos eaux et devienne votre gondolier
La comète Cioran, qui repasse et vous relis toujours avec tendresse, sensibilité et émotion après quelques années si vous avez toujours souvenir de mes rares commentaires liés à vos insomnies et hamster
Toujours un plaisir de vous lire
Bonne soirée , à dans 5-10 ans peut-être j’espère au détour de plus de 140 caractères et méandres
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