Tout
Je dépose tout ici
En sacrifices sur le bûcher des offrandes
Tout ce qui m’est inutile
Vestiges nuisibles d’un cycle achevé
Mes inquiétudes
Cette boule au creux de la gorge
Mâchoires serrées
Mes poings fermés qui retiennent les caresses
Les nuits blanches à ruminer
Les calculs
Et anticipations
Vous ne m’êtes d’aucun service
Vous ne l’avez jamais été
Je quitte votre funeste étreinte
Et vous abandonne au feu d’un hiver sous zéro
Laisser aller
Laisser brûler
Brûle mon ego
Brûle
Et emporte avec toi les murs de ta prison
Tu as trop souvent freiné mon élan
Je m’affranchis de ton boulet
Que flambent les attentes déçues
Vous n’êtes qu’un piège pour mon cœur
Plus jamais je ne l’enchaînerai
À votre artificielle lumière
Qu’elles s’envolent en fumée
Toutes ces promesses brisées
Comme autant de détours imprévus
Mais qui peut vraiment prévoir?
Je ne suis pas mes erreurs
Ni mes gloires du passé
Vous n’êtes que pluies d’été
Alors je livre au bûcher mon cabas de pensées stériles
Celles qui retiennent mon pas
Et me gardent captive dans une histoire
Qui n’est plus la mienne
Laisser aller
Laisser brûler
Je libère dans les flammes
Le tracé des années
Pour retrouver sous mes pieds
Le jour d’aujourd’hui
Celui qui n’a pas de mémoire
Je ne suis pas ce que j’ai été
Nul ne sait ce qui sera
Je suis d’aujourd’hui et de maintenant
Je suis de thé vert et de vin rouge
De silence et d’écriture
D’amitiés et de racines
Je suis de tête dure et chair de poule
De larmes faciles et de paresse
De longues siestes au soleil
Et de chorégraphies au salon
Je suis d’indignation et de vanité
D’espoir et de fou-rires
Je suis d’aujourd’hui et de maintenant
Frisson quotidien de mes amours immortelles
***
*Swaha (ou Svaha , prononcer Soua-haa) : mot sanskrit prononcé lors d’une offrande au feu sacrificiel qui consume l’offrande et l’emporte dans les dimensions de l’espace. En méditation, le mot est utilisé comme mantra symbolisant le lâcher prise. Il est répété (chanté) dans des méditations où l’on souhaite marquer la fin d’un cycle, d’un projet, d’une relation, d’une façon d’être, etc. « Let it go, let it be, let it burn ».
Le plus bel âge est celui où l’on déleste.Parce que le geste lui-même veut dire Paix.
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Eh bien me voilà rendue à cet âge de paix…il était temps!
Merci, homme aux multiples pseudonymes. 🙂
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Voilà qu’à l’aube du crépuscule, chaque anniversaire ouvre un chemin et referme une porte de clôture. Votre texte signifie beaucoup pour moi. Il porte le raffiné d’un cœur jeunesse. Il laisse vapoter ceux venus au monde, vieux. Swaha !
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Merci Bozappa. Contente que mon texte vous parle.
Toujours un plaisir de vous retrouver ici!
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