Le Temps

Il se soustrait à mes sens
Rien senti
Rien vu passer
S’infiltre sous mes paupières
Engourdies
Fatiguées
Écoule chaque sanglot de ma nuit
Vif
Mais jamais pressé
 
Le Temps
Salutaire et bienveillant
Mon ami
Mon allié
Toujours tu m’aides à comprendre
Accepter souvent
Accueillir parfois
Infailliblement tu allèges mes chagrins
Et leur donnes des ailes
 
Chagrins ailés
Tristesse envolée
Comme un baiser trop court
Une main tendue d’un peu trop loin
Tu autorises tous les espoirs
Mais laisse en mon ventre des désirs boulimiques
Inapaisables
 
Le Temps
Impitoyable temps
Mon bourreau
Tortionnaire de l’ombre
Combien d’heures encore
Combien de nuits à soupirer
Frissonner
Avant de sentir
La chaleur d’un souffle sur ma clavicule
Le tracé d’un doigt sur ma nuque
 
Tu révèles la vraie couleur des hommes
La vérité derrière nos choix
Et même chargé de tous les secrets des cœurs brisés
Jamais tu ne ploies sous la croix
Sans fin tu nous livres combat
Dont toujours vainqueur tu sortiras
 
Puisque tout passe
Absolument tout
Grâce à toi
A cause de toi
 
*** 
« Ne pousse pas la rivière, elle coule d’elle-même ». David Baird.

28 réflexions sur “Le Temps

  1. Pas trop de peine

    Moi, quand j’avais quatorze ans, les accords de Dylan
    Peuplaient mes insomnies
    Et je m’endormais, le matin, ma guitare à la main,
    Sans débrancher l’ampli
    Toi tes parents te gardaient des ronds pour que tu aies
    Ta maison
    Avec un jardin sur le devant pour les soirs de printemps

    Et quand tu arrivais au lycée, t’avais tout étudié,
    On était fier de toi
    Moi, je disais, je regrette, j’ai des notes plein la tête
    Je ne vous entends pas
    Elles s’envolent par milliers tous les soirs du fond de ma guitare
    Ils m’ont dit qu’ils n’étaient pas d’accord, ils m’ont foutu dehors

    Ca m’a pas fait trop de peine, mais j’ai dit, vos livres sont moisis
    Vos principes me gênent et vos chaînes m’ennuient
    Surtout gardez vos rengaines pour ceux qui sont déjà endormis,
    Moi je suis pour qu’on sème des graines de folie

    Et j’ai fait pas mal de détours
    J’ai vécu à la cour des mendiants et des rois,
    Pendant que toi tu comptais tes primes de fin d’année,
    Tes cravates de soie.
    Mais l’autre jour, je t’ai retrouvé derrière ton guichet
    Et j’ai compris à travers tes lunettes que c’est toi qui regrette.

    Ca m’a pas fait trop de peine, mais j’ai dit
    Tes livres étaient moisis, ton costume te gêne
    Et tes chaînes t’ennuient.
    Tu as écouté la rengaine, ça fait trente ans que tu es endormi
    T’as tes quatre semaines, moi j’ai toute ma vie.
    Toute ma vie…
    Moi, j’ai toute ma vie…

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  2. Le temps, ami et allié, j’espère. Pas de temps; pas de vie, pas de conscience étalée.

    Maitriser un Si mineur, faire l’ultime double esspresso (avec juste ce qu’il faut de créma), interpréter ce que disent les yeux d’une femme lors d’un souper épique, 3 blues caniculaire dans son I-pod, faire du vélo le soleil assis sur ses épaules, les étoiles qui clignent un soir de feu de camp… tous des cadeaux du temps.

    Les heures calmes de la nuit te font philosophe. Ta prose est particulièrement délicieuse. Merci.

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      1. … bien sûr, l’apéro qui s’étire. Mais il faut l’habiller. L’apéro s’étire mieux sur le balcon d’une maison de campagne à l’heure où le soleil plonge dans les eaux calmes d’un lac que dans un espace-temps bruyant et surpeuplé. Et la liste s’allonge… marcher sous la pluie à Budapest… en écoutant dans son I-pod « Budapest » de Jethro Tull, s’étonner de la chevelure rousse de La Petite Irène de Renoir, se demander pourquoi les 10 milliards de cellules qui constituent mon corps ne s’éparpillent pas, manger du chocolat noir en fermant les yeux, s’étonner d’être conscient, aimer la beauté racée des femmes, se faire masser les épaules, faire un feu… en fait, on n’en sort pas: La Vie est fabuleuse. Il n’y a que des perceptions à corriger.

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  3. Chère insomniaque,

    J’aimerais être ce souffle sur ta clavicule,
    Ce doigt sur ta nuque,
    Le remède à nos insomnies communes,
    Cet hommage à la pleine lune,

    Mais… qu’en fait on ne se connait pas,
    Mais… que je crois qu’on se rejoins et comprend,
    Le temps d’un échange virtuel,
    Sur des paroles de Cohen, Coldplay ou Cabrel.

    Et je resterai réveillé,
    En attente de ta réponse,
    En sachant que « Tonight will be fine for a while… »

    Sometimes I find I get to thinking of the past.
    We swore to each other then that our love would surely last.
    You kept right on loving, I went on a fast,
    now I am too thin and your love is too vast.

    But I know from your eyes
    and I know from your smile
    that tonight will be fine,
    will be fine, will be fine, will be fine
    for a while.

    I choose the rooms that I live in with care,
    the windows are small and the walls almost bare,
    there’s only one bed and there’s only one prayer;
    I listen all night for your step on the stair.

    But I know from your eyes
    and I know from your smile
    that tonight will be fine,
    will be fine, will be fine, will be fine
    for a while.

    Oh sometimes I see her undressing for me,
    she’s the soft naked lady love meant her to be
    and she’s moving her body so brave and so free.
    If I’ve got to remember that’s a fine memory.

    And I know from her eyes
    and I know from her smile
    that tonight will be fine,
    will be fine, will be fine, will be fine
    for a while.

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  4. Chère insomniaque,

    J’aimerais être ce souffle sur ta clavicule,
    Ce doigt sur ta nuque,
    Le remède à nos insomnies communes,
    Cet hommage à la pleine lune,

    Mais… qu’en fait on ne se connait pas,
    Mais… que je crois qu’on se rejoins et comprend,
    Le temps d’un échange virtuel,
    Sur des paroles de Cohen, Coldplay, Brassens ou Cabrel.

    Et je resterai réveillé,
    En attente de ta réponse,
    En espérant que tu ne seras pas une de ces passantes…

    Je veux dédier ce poème
    A toutes les femmes qu’on aime
    Pendant quelques instants secrets
    A celles qu’on connait à peine
    Qu’un destin différent entraîne
    Et qu’on ne retrouve jamais

    A celle qu’on voit apparaître
    Une seconde à sa fenêtre
    Et qui, preste, s’évanouit
    Mais dont la svelte silhouette
    Est si gracieuse et fluette
    Qu’on en demeure épanoui

    A la compagne de voyage
    Dont les yeux, charmant paysage
    Font paraître court le chemin
    Qu’on est seul, peut-être, à comprendre
    Et qu’on laisse pourtant descendre
    Sans avoir effleuré sa main

    A la fine et souple valseuse
    Qui vous sembla triste et nerveuse
    Par une nuit de carnaval
    Qui voulu rester inconnue
    Et qui n’est jamais revenue
    Tournoyer dans un autre bal

    A celles qui sont déjà prises
    Et qui, vivant des heures grises
    Près d’un être trop différent
    Vous ont, inutile folie,
    Laissé voir la mélancolie
    D’un avenir désespérant

    Chères images aperçues
    Espérances d’un jour déçues
    Vous serez dans l’oubli demain
    Pour peu que le bonheur survienne
    Il est rare qu’on se souvienne
    Des épisodes du chemin

    Mais si l’on a manqué sa vie
    On songe avec un peu d’envie
    A tous ces bonheurs entrevus
    Aux baisers qu’on n’osa pas prendre
    Aux cœurs qui doivent vous attendre
    Aux yeux qu’on n’a jamais revus

    Alors, aux soirs de lassitude
    Tout en peuplant sa solitude
    Des fantômes du souvenir
    On pleure les lèvres absentes
    De toutes ces belles passantes
    Que l’on n’a pas su retenir

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  5. Guy mon poto, desole, tu vas sans aucun doute penser d’un air haustin…Oh lala pas celui la encore, il n’arrete pas de me harceler » …….mais dorenavant il te faudra rester au placard car tu n’as absolument plus rien a faire sur ce blog, d’ailleurs je m’en vais immediatement demander de facon solenelle le retrait de ta petite embleme amusante ou tu cours sans fin dans cette roue de la derision.
    Je rigole bien entendu, mais prend (z) en de la graine car c’est tres beau non?
    Rethorical, je ne m’attends surtout pas a ce que tu nous donnes ton opinion sur la question, nous risquerions toutes et tous d’y laisser des plumes.
    Bon vent mon Guytou » et bravo chere Catherine c’est vraiment tres joli, a croire que la nuit porte conseil ! :):):) et merci de bien vouloir partager.

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  6. Le temps se mesure à bien des aulnes.
    Ahhhhhhhhhh, si mon père avait attendu seulement trente ans pour parler de moi à ma mère, je n’aurais que quarante trois ans, l’âge parfait pour te faire une cour du tonnerre, effrenée, avant de t’emporter dans mes bras d’acier vers des contrées lointaines zé tinconnues, sur mon étalon alezan fringuant,,,merde j’ai pas de joual non plus. Pardonneras-tu un jour à mon géniteur, Cathou?

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  7. Je connais votre blog depuis un moment mais je n’ai jamais osé y laisser un commentaire.
    Le temps de corriger cet impair est venu: Vous écrivez magnifiquement bien!

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  8. Gilles Vigneault
    CHANSON DU TEMPS PERDU

    Il n’a plus de temps à perdre
    Il n’y a que du temps perdu
    Touche mes mains, calme mes lèvres
    Couche tes pieds tout près des miens
    Marche et marche et neige au loin
    Cherche et cherche on a perdu
    Amour

    Il n’a plus de temps à perdre
    Il n’y a que du temps perdu

    Il n’y a plus de jours à vendre
    Il n’y a que des jours vendus
    Cache mon ombre ouvre les lèvres
    Sache mon nom trouve le tien
    Neige et vente et pleuve au loin
    Pleure et pleure on a vendu
    Amour

    Il n’a plus de temps à perdre
    Il n’y a que du temps perdu

    Il n’y a plus de cherche à faire
    Il n’y a que chemin perdu
    Touche ma joue hâte ma vie
    Ferme tes mains trouve mon pas
    Larmes et rire et coeur tout près
    Chante et chante on a trouvé
    Amour

    Il n’a plus de temps à perdre
    Il n’y a que du temps perdu

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  9. Bonjour Insomniaque,

    Habituellement mes doigts dansent sur le clavier et les mots apparaissent sans que j’y pense et quand je me relie je suis habituellement ravi.

    Mais ecrire sur ton blogue me paralyse, tout ce que mes doigts arrivent a ecrire sonne comme un cri dans une piece sans echo. Alors meme quand un de tes texte n’est pas orne d’un des mes commentaire insipide je l’ai quand meme goute, savoure et avale et comme c’est plaisant de le digere et de l’utiliser pour faire le plein d’energie nouvelle.

    J’adore te lire et pour me satisfaire j’espere que plus jamais tu ne dormiras.

    Merci et passe une bonne Saint-Valentin avec ton Guy! Guy! Guy!

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    1. Merci Gabriel,
      ton commentaire est charmant et me fait plaisir… à part peut-être l’idée de ne plus jamais dormir.

      Quant à Guy! Guy! Guy! (j’adore – je le dis tout l’temps comme ça..!), disons qu’il ne sort pas au premier choix du repêchage dans la catégorie Valentin.
      Mais merci quand même.
      😉

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  10. et pour rajouter une citation sur le Temps dans les commentaires de ton article, une citation de Cioran:

    Ma mission est de tuer le temps et la sienne de me tuer à son tour.
    On est tout à fait l’aise entre assassins.
    [Emil Michel Cioran]

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